Innerhalb der empirischen Textsortenforschung bilden
sprachvergleichende Untersuchungen, die besonders geeignet sind, die
einzelsprachspezifische Konventionalisiertheit kommunikativer Muster
aufzudecken, seit längerer Zeit einen Schwerpunkt. Dieser Band will deutlich
machen, wie die Annahme, daß Textsorten historisch-sozial entstanden und
verankert sind, in empirischen Untersuchungen umgesetzt werden kann. Angelpunkt
für den Vergleich bildet daher die Sozialisierung des Nachwuchses durch
Einführung in die Wissenschaft. Innerhalb des breiten Spektrums
wissenschaftlicher Texte wird daher nicht die spezialisierte Forschungs-,
sondern die Basisliteratur fokussiert.
Pressestimmen: "Fazit:
Dieses materialreiche Werk kann all jenen empfohlen werden, die an
textlinguistischen Analysen interessiert sind. Die Autoren eröffnen eine Fülle
von Perspektiven, erkunden neue Wege in wenig erforschtem Gelände und bieten
willkommene Ansatzpunkte für weitergehende Forschungsarbeiten." John D.
Gallagher, in: Zeitschrift für französische Sprache und Literatur 114/2,
2004, S. 166ff.
Aus dem
Inhalt:
-
Kirsten Adamzik: Grundfragen einer kontrastiven Textologie
(résumé)
-
Kirsten Adamzik: Die Textsortengruppe
Basisliteratur (résumé)
-
Kirsten Adamzik: Studienbibliografien
(résumé)
-
Roger Gaberell: Linguistik-Einführungen Deutsch und
Französisch (résumé)
-
Kirsten Adamzik: Fachwörterbücher der
Linguistik (résumé)
-
Gottfried Kolde: Über Varianten der Begriffsexplikation in
deutschen, französischen und englischen Fachwörterbüchern der Linguistik (résumé)
-
Roger Gaberell: Das Problem der Linearität wissenschaftlicher
Texte – Aspekte der Kohäsion und Kohärenz des Deutschen und des Französischen
(résumé)
Kirsten Adamzik: Grundfragen einer kontrastiven Textologie Pour esquisser l’état de la recherche dans le domaine de la
textologie contrastive, trois approches sont distinguées: 1) la théorie des
„styles intellectuels" selon R. Kaplan, J. Galtung et M. Clyne postulant des
différences culturelles fondamentales des écrits scientifiques 2) les
analyses émanant de la linguistique textuelle qui étudient – de préférence sur
la base d’une typologie universelle – les différences dans la réalisation de
certains genres au niveau des macro- et microstructures 3) les approches
qui mettent au premier plan l’étude comparative de l’emploi divergent de
certaines structures comme le passif, les pronoms, les temps, etc. Si la théorie
des styles intellectuels est critiquée pour son ethnocentrisme, le manque de
fondements empiriques et, globalement, pour son manque de scientificité, les
deux autres approches produisent une multitude de données empiriques. Elles ne
peuvent cependant pas prétendre fournir des résultats généralisables permettant
des interprétations explicatives. Pour combler la lacune entre des propos
généraux visant la culture ou la mentalité de communautés linguistiques ou
nationales et des analyses détaillant la fréquence de structures
microlinguistiques, l’étude de niveaux intermédiaires s’impose. Ces niveaux
concernent notamment l’importance accordée à certains genres et leur utilisation
concrète dans une culture donnée. Les questions à étudier dans ce contexte sont
expliquées par le biais d’exemples issus des domaines de la politique et des
médias. La dernière partie est consacrée à une esquisse du discours scientifique
et constitue la base pour les études empiriques dont les résultats sont
présentés dans les autres chapitres.
Kirsten Adamzik: Die
Textsortengruppe Basisliteratur La notion de „littérature de base" renvoie aux
textes reflétant le dénominateur commun du savoir d’une communauté scientifique.
Ce groupe comprend des travaux classiques, des outils de recherches, des
ouvrages de référence, des manuels, des cours et des précis, etc. permettant une
première rencontre avec la discipline. Ces textes jouent un rôle primordial dans
l’enseignement académique dont le but consiste à intégrer les novices dans la
communauté scientifique. Pour étudier, d’un point de vue contrastif, les formes
de la socialisation des débutants dans deux disciplines et deux communautés
linguistiques, une recherche a été effectuée sur des textes des domaines de la
linguistique et des études littéraires allemandes et françaises, dans le
contexte de la formation académique en Suisse. A cet effet, les indications
bibliographiques fournies par les quatorze départements concernés des
universités helvétiques ont été dépouillées. Le millier d’ouvrages ainsi
recoltés a été analysé du point de vue de leur langue et, avant tout, de leurs
caractéristiques typologiques. On constate une nette différence entre l’approche
„alémanique", qui accorde une importance capitale à la littérature „tertiaire"
(dont le prototype est la bibliographie) expliquant comment faire des recherches
systématiques et comment trouver son chemin dans l’abondance des écrits et des
théories de la discipline, et l’approche „romande" favorisant les classiques et
un nombre choisi de textes de la recherche spécialisée.
Kirsten Adamzik: Studienbibliografien Pour poursuivre l’enquête
du chapitre II et pour vérifier si les résultats sont spécifiques au contexte
suisse, ce chapitre examine le genre „guide bibliographique (pour les études)",
c’est-à-dire la version publiée des indications données par les enseignants et
qui ne se limite pas à un contexte national ou local. On constate que les
tendances établies dans le chapitre précédent se confirment tout à fait.
Cependant, il convient de souligner que l’enseignement du premier (et deuxième)
cycle en Suisse romande diffère très largement de la pratique plus „scolaire" en
France. C’est à peu près au niveau du troisième cycle, c’est-à-dire dans la
formation de la relève scientifique proprement dit, que les modèles romand et
français se rapprochent et s’opposent au modèle allemand qui, lui, est identique
en Suisse alémanique et en Allemagne.
Roger Gaberell: Linguistik-Einführungen Deutsch und Französisch Les résultats du chapitre II confirment la
supposition (peu étonnante) que „l’introduction" est le genre central utilisé
dans la formation académique des étudiants. Contrairement aux ouvrages de ce
genre dans les études littéraires, les introductions à la linguistique,
françaises et allemandes, ont une importance similaire et se prêtent
relativement bien à la comparaison détaillée. Dix-sept ouvrages sont analysés au
niveau de la macrostructure et du contenu. Dans la conclusion, l’auteur souligne
les résultats suivants : les introductions allemandes prennent un soin
particulier à expliquer comment faire la linguistique et à fournir un grand
nombre d’informations auxquelles on peut accéder ponctuellement, ce qui donne au
texte le caractère d’un livre de travail. Dans la présentation des (nombreuses)
théories, les auteurs adoptent une attitude neutre. Les différents exemplaires
suivent largement le modèle standardisé du genre. Les introductions françaises
sont plus variables. Les auteurs se préoccupent davantage de fournir des
connaissances sur l’objet de la langue que sur la discipline, et ils
sélectionnent les informations selon l’approche qu’ils favorisent, s’inscrivant
généralement dans la tradition structuraliste. Les différents chapitres sont
liés entre eux, ce qui favorise (ou exige même) une lecture continue. –
L’analyse est complétée par une brève comparaison de traductions française et
allemande de l’introduction de John Lyons et de traductions allemandes des
introductions de Martinet et de Mounin qui confirment les résultats
obtenus.
Kirsten Adamzik: Fachwörterbücher der
Linguistik
Parmi les différents genres de la littérature de base (chap. II), les
dictionnaires linguistiques (à visée scientifique) ont été choisis comme corpus
pour une analyse plus poussée de la relation entre l’importance accordée à un
genre dans une culture scientifique donnée d’une part, et sa macrostructure, son
degré de spécialisation et sa forme linguistique d’autre part. En allemand, on
produit et réactualise davantage de textes de ce genre et leur degré de
technicité est plus élevé. Les textes français sont plus lisibles, parce qu’ils
visent un public plus large et intègrent dans le dictionnaire une „approche
encyclopédique" développant certains sujets de base. Le chapitre examine d’abord
les notions de dictionnaire (encyclopédique), manuel, guide, lexique, et résume
les caractéristiques généralement proposées pour différencier ces genres. La
description du corpus met au centre la structure textuelle globale (nombre et
longueur des articles). Pour déterminer le degré de spécialisation, trois
phénomènes sont étudiés en détail : le nombre et le type d’entrées
renvoyant à une autre adresse le contenu des articles et le vocabulaire
utilisé pour leur explication (le corpus utilisé pour cette analyse est
constitué par les articles morphème, ergatif et métaphore) la forme
linguistique (abréviations et d’autres formes de condensation, mise en page,
syntaxe, lexèmes dans la position du sujet, cas
sémantiques).
Gottfried Kolde: Über Varianten der
Begriffsexplikation in deutschen, französischen und englischen
Fachwörterbüchern der Lingustik L’auteur poursuit l’analyse du chap. V.
partant des problèmes que les étudiants rencontrent fréquemment en utilisant les
dictionnaires techniques ; il fait l’hypothèse que d’éventuelles différences
culturelles dans le style de la définition (Begriffsexplikation) pourraient
encore aggraver ces difficultés. Il analyse les 12 dictionnaires alphabétiques
les plus utilisés dans les trois langues. L’étude détaillée des explications de
cinq termes (nasal, neutralisation, move a , norme et neurolinguistique) mène à
un modèle général des éléments de la définition et des types d’explication.
L’analyse de la fréquence de ces modèles dans les dictionnaires du corpus révèle
des tendances différentes pour les trois langues : l’allemand vise avant
tout la densité de l’information pour un public de (semi-)spécialistes le
français met au premier plan la lisibilité (pour les étudiants et
non-spécialistes) le corpus anglais témoigne du plus grand degré de
standardisation et du souci d’élaborer des dictionnaires spécialisés selon le
public et/ou le domaine traité. Cela dit, l’hétérogénéité des stratégies
d’explication reste importante pour les différents ouvrages d’une seule
langue.
Roger Gaberell: Das Problem
der Linearität wissenschaftlicher Texte – Aspekte der Kohäsion und Kohärenz
des Deutschen und des Französischen L’objectif de ce
chapitre est de reviser le concept de „linéarité" textuelle introduit par Clyne.
Après la présentation et la discussion de ce concept, déjà critiqué ailleurs
pour son ethnocentrisme et le manque de clarté dans ses procédures d’analyse,
l’auteur propose une analyse alternative se basant avant tout sur une
description détaillée des éléments micro-structurels (cohésion et cohérence). Le
corpus étudié est constitué de passages extraits d’ouvrages d’introduction à la
linguistique traitant de l’articulation des voyelles. L’analyse fait apparaître
les différences suivantes : les textes français contiennent un plus grand
nombre d’éléments de cohésion (notamment des récurrences, substitutions,
connecteurs additifs). Dans le corpus allemand, on constate une préférence pour
les formes anaphoriques (notamment par les pronoms démonstratifs), les
connecteurs adversatifs et de cause et les éléments métacommunicatifs. En somme,
les textes français sont plus „didactiques", les paragraphes s’enchaînant pas à
pas, tandis que les paragraphes allemands représentent chacun une unité en soi
autour d’une pensée centrale, étoffée par de nombreux renvois
théoriques.
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